Édition du jeudi 8 juillet 2004
Les élus du Morbihan, de droite comme de gauche, s'inquiètent des projets de fermeture partielle de bureaux de postes
Redoutant un grave recul des services publics dans les campagnes qui risque de relancer la désertification en Centre Bretagne, les élus du Morbihan, de droite comme de gauche, s'inquiètent des projets de fermeture partielle de bureaux de postes.
Le conseil général du Morbihan, à majorité de droite, a voté à l'unanimité pour le "maintien des services publics en milieu rural", face aux "propositions de La Poste" sur la communauté de communes autour du Faouët, baptisée pays du roi Morvan.
Mi juin, près de 1 000 personnes ont manifesté pour les mêmes raisons, à Langonnet, au coeur de ce secteur de 25 712 habitants.
"Sous prétexte d'efficacité, la durée du service serait divisée par trois à quatre", au détriment du bancaire, dans le projet que La Poste veut concrétiser avant 2005, a calculé Christian Derrien, maire de Langonnet. La poste y estime le travail effectif à treize heures contre 33 d'ouverture hebdomadaire.
Les syndicats ont communiqué à l'AFP une copie du projet, confirmée par les élus, et qui est une déclinaison locale d'un plan national.
Au pays du roi Morvan, l'entreprise souhaite ne maintenir des "bureaux de poste de plein exercice" que sur les trois chefs de lieu de canton pour remplacer les autres (sept selon les élus) par une "présence postale adaptée à la fréquentation" des guichets, a indiqué la direction départementale.
"Ils sont dans une logique financière. Nous sommes dans une logique de service public et d'aménagement du territoire", regrette Michel Morvant, président UMP de la communauté de commune, à l'origine du vote du département.
La Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (Datar) soulignait en septembre que marginaliser les territoires ruraux "contribuerait à accentuer les inégalités sociales et ne serait pas écologiquement durable".
Libre aux communes de payer les heures que La Poste ne juge pas utiles, ajoute de son côté l'entreprise publique, qui prépare l'ouverture totale de son marché à la concurrence européenne en 2010. "Trop cher", répondent les élus qui refusent que La Poste "se défausse" de ses obligations publiques.
Quant aux points postes chez les commerçants, s'ils sont ouverts plus tard, ils posent un problème de "confidentialité", relève M. Morvant. Et les services y sont restreints.
Ils peuvent être un plus dans des villes dortoirs, mais ce n'est pas le cas de la plupart des communes menacées dans le Morbihan, poursuit l'élu.
"Si les gens doivent aller au chef lieu de canton, ils y feront aussi leurs courses et les (plutôt nombreux) commerçants de ma commune fermeront", s'inquiète Ange Le Lan, maire de Meslan.
D'autant que les perceptions et les hôpitaux notamment sont menacés de repli, ajoute-t-on au centre d'action sociale du Faouët. Les élus craignent que ne soit remis en cause l'arrivée de nouveaux habitants qui tendaient ces dernières années à compenser le vieillissement de la population.c=http://www
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